Charpentier de haute futaille.

L’ami Michel Dupeux nous a fait parvenir cet avis nécrologique, nous annonçant le décès d’Abraham Marès, charpentier de bariques (sic).
Il date un peu, mais on partage quand même.

Selon le cercle généalogique la profession de « charpentier en barrique » apparait plusieurs fois sur les registres paroissiaux de cet époque et de cette région (bordelaise).
Un chouette métier qui pose cependant quelques questions.
Le terme de tonnelier est mentionné à partir de 1255 , celui de boisselier en 1338 (Le Robert). Par ailleurs, le « Livre des métier » rédigé vers 1268 par Etienne Boileau Prévôt de Paris distingue bien les « tonneliers » des charpentiers grossiers (re-sic !).
Alors plus qu’une nouvelle profession, faut-il sans doute y voir un problème de traduction entre le dialecte occitan parlé à Bordeaux et la nécessité de rédiger les actes en français officiel (conséquence mal comprise de l’ Ordonnance de Villers Cotteret – 1539)?
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Chariot grumiers du Berry

Transport et chargement de grumes avant la mécanisation
Mise en forme et illustrations originales de Maurice Pommier d’après un collectage auprès de son beau-père, qui fut roulier entre les deux guerres.

Le départ


Le retour

Entre les deux, c’est ici :

Ppa.Roulier Co2PDF

Pour comparer avec les modes opératoires de l’Est de la France et des Pays alémaniques ( voir « cric à cheville »).
On remarque :
Dans les deux cas, la nécessité de charger au maximum ( trois grumes ) pour économiser du temps de trajet.
Pour le cric à chevilles : trois longues grumes ( résineux ) et trois personnes.
Pour la France de l’intérieur:  deux grumes courtes (chêne) de la longueur du plateau du grand brancard et une longue sous le triqueballe. Le tout chargé par une seule personne.
Nul doute que le couvert forestier a façonné et rationalisé au fil du temps ces deux techniques.

 

 

Hebelade ou bouc, le cric qui tue.

A la base deux photos d’un rassemblement en Allemagne en 2007 ( kézurokaï entre charpentiers allemands et japonais ).
Trois élégants bipèdes manipulent un drôle de truc…
Les trois boulins, assez roots tranchent singulièrement avec le soin apporté à la réalisation de l’élément central, plus tard identifié comme « cric à cheville » (Hebelade)
La qualité de l’ équarrissage et le faible débattement de la pièce par rapport à l’inclinaison du cric incitent également à la prudence.
Après recherche, une superbe vidéo nous renseigne sur l’utilisation de cet engin de levage par une équipe le pratiquant pour de vrai, tout y est juste, et pour cause.
https://av.tib.eu/media/11743

Un deuxième document, plus récent et folklorique nous renseigne aussi, la virtuosité n’est plus au rendez vous, les chevaux non plus mais la reconstitution est exacte et plausible. Soyons indulgent, les acteurs, si ils sont dans le métier, travaillent désormais avec des grumiers et des bras hydrauliques, ils ont cependant à cœur de perpétuer les gestes anciens. (avec en prime le sourire du plombier!)
https://www.youtube.com/watch?v=Iv3wsFmpiXA

Je suis donc beaucoup plus réservé sur la toute première prestation, qui, au lieu d’apporter des précisions, apporte, au contraire, par son manque total de rigueur et de réflexion,  du trouble et de la confusion.
Pour peu que ce document soit abondamment partagé, c’est la débandade assurée.
D’autres exemples à suivre dans cette catégorie.

PHILIBERT DE L’ORME

Traité d’architecture

Réédition de Léonce Laget 1988 (ISBN 2-85204-113-8)

Nouvelles inventions pour bien bastir à petits fraiz (1561)
1er tome du Traité de l’Architecture (1567)

delorme1

Pourquoi lui ?

Parce qu’il faut bien commencer par un bout et que ce livre est, à ma connaissance le premier faisant mention et représentant des épures de Trait de charpente et de taille de pierre (Stéréotomie)

 

Pour ce qui est de l’auteur, rendons à Wikipédia ce qui est à Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philibert_Delorme

Ca m’évitera de plagier

Pour ce qui est des inventions.

Philibert  Delorme est l’inventeur du comble éponyme
(également  appelé comble à la Philibert Delorme!)

Vous pourrez parfois lire, voir et entendre quantités d’approximations sinon d’âneries à ce sujet, le papier ne refuse pas l’encre et la toile l’image.

Qu’en est-il au juste ?

Laissons le parler : (Je vais traduire un peu, c’est du franfois du XVIem)

– Chapitre II ( page 3) :

« Vous n’aurez plus besoin de grand arbres pour faire des pannes, chevrons, jambes de force et autres grosses pièces, mais seulement de plateaux  comme ceux utilisés pour faire les porte et les fenêtres après qu’ils aient séché au moins trois ans. Mais là vous pourrez utiliser du bois fraichement abattu car le bois de bout ne rétrécit pas et le retrait en largeur et épaisseur pourra se faire sans problème. Je ne dis pas que le bois sec n’est pas meilleur, mais si vous êtes pressés …

A défaut de chêne, on pourra utiliser du hêtre, du chêne rouvre (sic) du peuplier, du tilleul, du frêne de l’aulne, du pin ou du sapin qui sont encore meilleurs, du châtaigner, également très bon.

Là ou on manque de bois, comme en Provence ou en Languedoc, on pourra utiliser de l’olivier, sauvage ou domestique,  du noyer, etc … /… Il suffira d’adapter la longueur, la largeur et l’épaisseur des pièces à la nature des bois…/… »

Suit nombre de considérations sur la nature des bois et la nécessité d’en purger l’aubier ….

– chapitre III ( page 4) :

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« Conseils aux architectes, maitres maçons, charpentiers et menuisiers …./….

Mes amis, ce ne sont pas des raisons lucratives qui m’ont amené à cherché des solutions, encore moins le fait de faire du tort à qui que ce soit …/… mais plutôt le besoin, la rareté sinon l’absence de bois de grande portée ce qui complique singulièrement les choses pour réaliser des ouvrages …/… Mais ce n’est pas tout, vous qui construisez, plus besoin de gros moyen de levage ou de transport, ce procédé vous fera réaliser une économie de 300% … /… »

Ça  a le mérite d’être clair :

Palier au manque de bois de « grande portée »  (chêne de futaie), voire au manque de bois tout court.

Faciliter le transport et le levage.

Par ailleurs, l’absence de commentaires  sur main-d’œuvre  nécessaire pour ce type d’ouvrage semble indiquer qu’elle doit  être abondante et suffisamment qualifiée et peu rémunérée…ou tout simplement oubliée !

 

Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler des combles à la Philibert Delorme, on pourrait les définir par un système de  chevrons formant ferme composés de vaux reliés et claveté entre eux…

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Pour rappel

Le principe des chevrons formant ferme et de la charpente « en carène de navire » est caractéristique du moyen âge. Il fut, selon toute vraisemblance mis au point pour palier à la disparition des arbres exceptionnels de l’antiquité  et exploiter l’abondance relative des chênes de futaies longs mais étroits.

Ce type de comble va évoluer vers les charpentes à pannes et faitages plus facile à contreventer (en longueur)

Au XVI em siècle, cette transition est actée. (F. Epaud  De la charpente romane à la charpente gothique…)

Deneux chancellerie

Maquette de la « Maison de la chancellerie » de Blois réalisée par H. Desneux

http://www.charpentiers.culture.fr/charpentesdefrance/charpenteshistoriques/maisondelachancellerieblois

Coup de génie  ou retour en arrière ?

La mise en œuvre de pièces courtes aboutées va permettre de s’affranchir de la longueur des arbres disponibles

Mais surtout, ces pièces courtes, les vaux, formant une voute vont être essentiellement sollicités à la compression ce qui permet donc de s’affranchir également du rapport « portée/retombée » des pièces sollicitées à la seule flexion.

Par ailleurs, outre l’assemblage du « chevron » : le système de lierne et son clavetage font office de barre anti- flambage, l’élancement est ainsi réduit au minimum, de plus l’établissement de croupes ou de noues peuvent palier, le cas échéant, à la faiblesse du contreventement.

Enfin, le travail complexe de ce système semble limiter sensiblement  les poussées horizontales en pied de ferme.

Contrairement aux voutes en carène du moyen âge, le comble à la Philibert Delorme ne nécessite pas d’entraits sous réserve de mettre en œuvre diverses dispositions permettant d’abaisser au maximum la position des sablières  recevant les pieds de ferme et/ou d’élargir et renforcer les murs gouttereau en y intégrant des galeries et bâtiments annexe agissant comme des arcs boutants. Enfin les pieds de ferme doivent être impérativement verticaux, ce qui élimine de fait les arcs surbaissés au profit des anses de paniers.

Un magnifique exemple valant mieux qu’un grand discours :

https://www.youtube.com/watch?v=8Q2BUXcAnCs

Enfin et pour conclure cette petite présentation : le traité présente également la manière de réaliser des planchers (solivages) de grande portée, sujet pertinent si il en est.
En effet, juqu’a l’ invention du lamellé collé, et plus précisément de son mode particulier d’aboutage, la réalisation de poutres état étroitement liée à la taille des arbres disponibles, chênes remarquable et multiséculaire des que l’on dépasse les 8.00m.
Delorme va donc développer son principe pour la réalisation de poutres en anse de panier.

Cela sera l’objet du prochain article

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